La canicule qui a frappé l’Ouest canadien au cours des dernières semaines a établi des records de chaleur au Canada, mais les conséquences des événements climatiques extrêmes peuvent aller au-delà d’un simple inconfort. Comme ces types de pressions environnementales deviennent de plus en plus courantes, il est primordial de reconnaître et de comprendre l’impact des changements climatiques sur les femmes et les filles.
Voici comment le changement climatique mène à la violence fondée sur le sexe
À court terme, la chaleur extrême peut être un facteur de stress qui déclenche la violence fondée sur le genre, selon une étude de 2018 (English) qui a examiné l’impact des vagues de chaleur sur la violence entre partenaires intimes (VPI). L’étude, qui a analysé les rapports de police sur la VPI et les appels au service d’assistance téléphonique à Madrid, en Espagne, les jours suivants les journées de grande chaleur (supérieures à 34 degrés Celsius), a révélé que le risque de VPI augmentait trois jours après la canicule, que les rapports de police concernant la VPI augmentaient un jour après la canicule, et que les appels au service d’assistance téléphonique augmentaient cinq jours après la canicule.
En outre, il existe des indices suggérant que les conditions météorologiques extrêmes peuvent exacerber d’autres facteurs de stress quotidien, ce qui peut également entraîner une augmentation de la violence fondée sur le genre. Selon une étude publiée en 2021 dans le BMJ Global Health Journal (English), les facteurs de risque de violence à l’égard des femmes après une catastrophe comprennent l’augmentation des facteurs de stress de la vie, des entraves à l’application de la loi, l’exposition à des environnements à risque, l’exacerbation des inégalités de genre existantes et l’inégalité des normes sociales.
Les activistes climatiques exigent que les gouvernements abordent la dégradation actuelle du climat en mettant l’accent sur les impacts liés au genre qui sont ressentis dans le monde entier. En 2020, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié les résultats d’une étude (English) portant sur l’impact mondial du changement climatique sur les inégalités entre les sexes.
"Nous avons constaté que la violence fondée sur le genre est omniprésente, et il existe suffisamment de preuves concrètes pour suggérer que le changement climatique aggrave la violence fondée sur le genre.... La dégradation de l'environnement et le stress que cela entraîne sur nos écosystèmes engendrent à son tour des pénuries et du stress chez les gens, et les études montrent que, lorsque les pressions environnementales augmentent, la violence fondée sur le genre augmente aussi."
Cate Owren, l'un des principaux auteurs du rapport de l'UICN.
La violence fondée sur le genre et la lutte pour l'action climatique
La violence fondée sur le genre n’est pas seulement une conséquence des changements climatiques, mais représente également un obstacle crucial dans la lutte pour l’action climatique. La recherche sur ce sujet suggère non seulement que nous devons comprendre comment le changement climatique concerne les femmes et les filles, mais aussi que l’activisme climatique nécessite une approche explicitement féministe.
“Lorsque nous voyons le leadership inspirant de militantes comme Greta Thunberg, nous devrions reconnaître que la vie et les moyens de subsistance des femmes et des filles du monde entier sont particulièrement menacés par le changement climatique”, déclare Bob Ward, directeur des politiques et des communications du Grantham Research Institute sur le changement climatique et l’environnement.
"L'autonomisation des femmes et des filles et leur protection contre les conséquences directes et indirectes du changement climatique doivent être au cœur de la transition vers des sociétés sans carbone et résilientes au changement climatique."
Bob Ward