Mise en garde : Ce texte aborde la violence fondée sur le genre et l’oppression.
Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour mettre fin à la violence faite aux femmes, y compris les hommes. La violence faite aux femmes (« VFF ») est une forme de violence fondée sur le genre (« VFG »), un terme générique qui englobe les formes de violence que subissent de façon disproportionnée les femmes, les filles et les personnes bispirituelles, trans et non binaires. La violence comprend plusieurs comportements, y compris les menaces, les agressions physiques, la violence psychologique, les agressions à caractère sexuel, le harcèlement criminel (stalking), le contrôle et la manipulation. La VFG ne se limite pas aux relations de couples; elle peut se produire au sein de familles, au travail, entre amis et entre étrangers. Bien que n’importe qui peut en être victime, les femmes et les personnes de diverses identités de genre sont plus à risque de violence, et ce risque est accru pour celles qui vivent plusieurs formes d’oppression, dont le racisme, l’homophobie, la transphobie, le capacitisme ou la pauvreté.
Que peuvent faire les hommes?
Les statistiques démontrent que les femmes et les personnes de diverses identités de genre subissent des taux de violence plus élevés que les hommes. Quant à la violence fondée sur le genre, le taux de victimisation autodéclaré des femmes est près du double de celui observé chez les hommes. Les femmes sont beaucoup plus à risque de subir de la violence à caractère sexuel, de la violence entre partenaires intimes et de la violence familiale. Vu l’omniprésence de la VFG dans tous les aspects de notre quotidien, aucune « cause » unique ne peut être cernée. Cependant, cette oppression se perpétue, car on nous apprend des messages sexistes qui normalisent l’idée que les hommes aient plus de pouvoir que les femmes et les personnes de diverses identités de genre. Le « patriarcat », c.-à-d. le système social où les hommes détiennent le pouvoir et le privilège par l’entremise de domination et d’exploitation des femmes et d’autres minorités, renforce ces messages. Étant donné le pouvoir, l’influence et le privilège dont détiennent les hommes dans notre société patriarcale, le rôle des hommes dans l’élimination de la VFG et de la VFF est indispensable. Nous souffrons tous et toutes d’une culture sexiste qui perpétue les préjudices sexistes. Voici quelques comportements que les hommes peuvent adopter afin de contribuer à la prévention de la VFG et de la VFF.
Pour commencer, les hommes peuvent écouter les survivantes de harcèlement et de violence. En faisant preuve d’écoute et en croyant leurs expériences, vous affirmez que leurs histoires sont importantes. L’écoute doit toujours centrer les expériences des plus vulnérables à l’oppression, et non vous-même. Acceptez la responsabilité du rôle que jouent les hommes (lien en anglais) dans la VFG et la VFF, même s’ils n’en ont pas conscience.
Soutenez les survivantes en élevant votre voix. Servez-vous de votre voix et de votre privilège pour hausser les voix de survivantes qui ne seraient pas autrement entendues (p. ex. dénoncer une blague sexiste d’un ami ou d’un collègue ou intervenir lorsque vous êtes témoin d’un acte potentiel de VFG) et pour vous éduquer. Faites votre recherche pour en apprendre davantage sur les liens entre la masculinité toxique, le patriarcat, les inégalités des genres et les autres formes de discrimination et la violence fondée sur le genre. Désapprendre les normes sociales qui façonnent la masculinité toxique exige des efforts, mais, heureusement, nous pouvons apprendre de nouveaux comportements axés sur les soins, le consentement et le respect mutuel, et briser le cycle de la violence.
Un autre geste que les hommes peuvent poser est de réfléchir aux attitudes inconscientes qui contribuent à la VFG. Par exemple, réfléchissez à la façon dont vos propres actions peuvent perpétuer le sexisme et la violence, et engagez-vous à les changer. Pouvoir identifier les comportements abusifs (lien en anglais) est essentiel au processus de désapprentissage de la VFG, car beaucoup de normes sexistes nuisibles sont renforcées par les systèmes patriarcaux comme les médias. Réfléchissez à la manière dont les manifestations communes de masculinité peuvent mener à la VFG, et faites part de vos constats à votre entourage. Une culture de silence permet à la violence de prospérer. En dénonçant les comportements nocifs, nous pouvons jeter les bases pour des relations saines et sécuritaires.
Bien que l’autoréflexion soit importante afin d’examiner comment les gestes individuels mènent à la VFG et à la VFF, la mise en place de mécanismes de responsabilité et des actions communautaires sont nécessaires afin d’opérer des changements structurels. Les formes d’oppressions qui persistent sont maintenues par nos institutions sociales, politiques, juridiques et économiques, et elles sont reproduites dans nos interactions de tous les jours. Qu’est-ce que cela signifie? Nous devons collaborer à la création d’un avenir plus sécuritaire et juste pour tous et toutes. À quoi ressemble cet avenir? Si vous le pouvez, soutenez financièrement les campagnes dénonçant la violence de votre collectivité et les organismes qui œuvrent vers l’élimination de la violence et de l’oppression. Portez-vous bénévole et, si possible, faites un don à des ressources communautaires comme des maisons d’hébergement, des centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle, des services de counseling, des cliniques d’aide juridique et des groupes de défense. Il s’agit de services essentiels dont dépendent celles qui fuient la violence. Appuyez les candidates et candidats politiques résolus à l’égalité sociale, économique et politique pour toutes les femmes — en particulier celles autochtones, racialisées, en situation de pauvreté ou de handicap, ou queer —, et tenir les responsables au pouvoir responsables en se mobilisant pour un changement systémique.
Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour mettre fin à la violence fondée sur le genre. Transit Secours est déterminé à briser le cycle de violence au Canada en offrant des services de déménagement et d’entreposage gratuits aux familles qui fuient la violence. Si vous souhaitez rejoindre notre réseau de bénévoles dévoués, consultez notre page Web sur le bénévolat pour en savoir plus.